Louis Poisson est né le 19 février 1889 à Cordoba en Argentine. Il est le fils de Joseph Poisson, architecte et de Léontine Bezin.
De retour en France en 1906, il suit les cours de l’École nationale d’art décoratif de Nice de 1907 à 1910, en section architecture. Il obtient le diplôme d’architecte.
Le métier d’architecte s’exerçait à cette époque sans l’autorisation de l’État, seul l’agrément de la Chambre syndicale de la profession suffisait.
À sa sortie de l’école, il exerce dans le cabinet de son père établi à Nice. Il occupe le poste de chef de service d’architecture. Appelé sous les drapeaux pour son service militaire, il s’inscrit à la section dessin et obtient en 1911 une médaille et une prime de 50 francs pour un projet d’enseigne décorative installée avenue de la Gare et indiquant le chemin d’accès au musée de Nice.
Mobilisé en 1914 et après le décès de son père en 1916, le cabinet cesse toutes activités. En 1919, il est affecté au Service des régions libérées dépendant du ministère des Régions libérées dans le département de l’Oise. Il devient en avril 1919 agent technique comme dessinateur-architecte du ministère.
Il démissionne en octobre 1919. Il s’associe avec Paul Le Louet et s’installe à Amiens. En 1921, la préfecture de l’Oise l’inscrit sur la liste des architectes habilités et agréés à donner leurs concours aux sociétés coopératives de reconstruction. En 1927, il quitte Amiens pour Darney (Vosges) dans le cadre d’un rapprochement familial avec sa belle-famille.
Il ouvre un cabinet avec pour associé son frère Paul. Ils travaillent quelques années ensemble. Son frère, marié à leur secrétaire, décide d’ouvrir sa propre agence à Épinal. Louis Poisson travaille désormais seul avec son épouse comme secrétaire. Il entreprend de nombreux travaux, plus divers les uns que les autres : églises, écoles, bâtiments communaux et industriels, établissements publics, hôtels, maison de commerce et bâtiments pour les particuliers.
Il participe également à l’amélioration de l’habitat rural dans l’Ouest vosgien par l’intermédiaire de l’Union des syndicats agricoles vosgiens ( S.A.V.), grâce au dynamisme de son président, André Barbier, également conseiller général et maire de Darney. Il est enfin appelé à des fonctions d’experts auprès des compagnies d’assurance.
Mobilisé en 1940 et libéré en 1941 au titre d’ancien combattant de la première guerre mondiale, il demande à être inscrit sur la liste des architectes agréés par le Commissariat technique à la reconstruction immobilière.
L’Ordre des architectes ayant été créé cette même année, il prête serment le jeudi 2 juillet 1942 à la préfecture de Meurthe-et-Moselle. Il paie la patente d’architecte dans les Vosges à partir de 1947. Il ouvre un second cabinet à Mirecourt avec deux ou trois dessinateurs, dont un projecteur et un métreur. Son travail et son rôle d’expert l’amènent à de nombreux déplacements entre les chantiers.
Victime d’une congestion cérébrale en 1956, qui le paralyse en partie et à force de volonté, il reprend peu à peu son travail avec l’aide de son épouse. Il cède son bureau d’architecture à M. Piaget, architecte et collègue de Remiremont. Il donne sa démission du Conseil de l’Ordre des architectes le 17 août 1969.
Louis Poisson décède le 1er octobre 1969.
Le cabinet de Mirecourt cesse toutes activités après la mort de M. Piaget. La liquidation entraîne une destruction massive des archives et des plans. Une partie des archives du cabinet de Darney a été déposée sous contrat de dépôt aux Archives départementales des Vosges par François Poisson, son fils en 1992 et 2006. Il représente 2,80 mètres linéaires et 1350 plans.